A- Philosophiquement : quelques rappels
Le problème de l’intentionnalité dans la phénoménologie (Husserl, Merleau-Ponty), dans la philosophie de la pratique (Aristote, Anscombe), dans la philosophie analytique (Wittgenstein, McDowell).
Dans la praxis, dans la poièsis. La praxis peut-elle avoir le statut d’une poièsis ?
Objectivité «réalisée» de l’oeuvre pour Carl Dahlhaus : argument fondé sur l’identification de l’action-processus de la composition et de la poièsis.
Sources  philosophiques de Dahlhaus: Aristote, Droysen...

B-Jusqu’à quel point peut-ondéclarer que l’artiste maîtrise le résultat de son travail, a «voulu» telle musique ou tel tableau ? Les formes programmées.
On examinera la «volonté d’art» (Kunstwollen, notion d’Alois Riegl) : généalogie d’un concept ; source : Schopenhauer.
À l’inverse, comme Cage, déclarer que le résultat découle d’une action aléatoire, de la « chance », sans volonté à l’oeuvre ? Qu’est-ce que l’inintentionnalité ?
Ne pas «vouloir» le son, c’est à dire ? Le «laisser être lui-même».
Arrière-plan de cette déclaration. Anti-déterminisme, en musique.
Formes préparatoires, formes résultantes  (Ligeti).
L’inintentionnel n’est pas la fantaisie de l’inspiration.
Nous reprendrons la réflexion commencée articulant l’application des règles, en particulier dans l’improvisation, et le caractère «allant-de-soi» d’une pratique (Wittgenstein, § 238, Recherches Philosophiques).
Le cas de l’interprète et l’exécution. Statut de la partition.
Anticipation et surprise.
Couperin : ce qui touche est ce qui ne surprend pas. 3 scénarios : Il y a ce qui surprend et ne touche pas, ce qui ne touche pas parce qu’il ne surprend pas, ce qui touche parce qu’il surprend.
L’aléatoire.
Question de critères et niveau de la réception. Cohérence, consistance et intelligibilité.
Niveaux d’application des critères.

Ce séminaire fera alterner des interventions de philosophes, notamment sur la question de l’intentionnalité en philosophie analytique et des interventions de musiciens plus engagés dans le métier de composition ou d’interprétariat. Il ne détache pas les questions philosophiques des contextes où ces questions prennent un sens spécifique.
Une journée d’études est prévue dans le cadre de l’Ecole doctorale en collaboration avec Noëlle Batt sur des thématiques musicales et philosophiques dont le titre provisoire est « Du son à la musique : questiosn d’accès ». Les dates (au second semestre 09) seront fixées en temps utile.